top of page

" La mort fait partie de la vie ! "

  • Franck Moreau
  • 13 mars
  • 5 min de lecture


"Je voulais offrir une fin plus joyeuse à ma grand-mère avec ce film ! " Enya Baroux

Ce 12 mars est sorti dans les salles obscures le film « On ira », pour la première réalisation de la jeune comédienne, scénariste et réalisatrice Enya Baroux. Un film que nous avions eu la chance de voir pour vous en avant-première à Limoges, projection suivie d’un questions-réponses avec le public.


Ce film a pour principal support un sujet de la fin de vie qui continue d’alimenter le débat public. Les législateurs n’ont toujours pas, malgré le travail préparatoire d’une convention citoyenne, validé une quelconque loi sur un sujet où la France parait loin derrière d’autres nations, comme la Suisse par exemple, ou encore le Québec.


Il y a quelques jours les équipes d’Elise Lucé présentait le documentaire « La vie d’Odette » dans Envoyé Spécial sur France 2. Un documentaire, tourné à Montréal en avril 2024, sur les derniers jours d’une malade incurable, atteinte d’un cancer du poumon, ayant choisi le suicide assisté, comme la législation locale lui permet depuis huit ans.


Pour les lecteurs qui n’auraient pas vu ce documentaire, n’hésitez pas à aller le consulter en replay sur les plateformes, tant ce dernier est paradoxalement une ode à la vie, et un véritable concentré d’amour, tels que l’on pourrait le souhaiter pour tout être cher qui serait arrivé au bout de son chemin.


Nous éloignons-nous du film d’Enya Baroux avec cette introduction ? Et bien non !

Au contraire, nous sommes au cœur du sujet et de ce qui fait la substance de ce premier film de la jeune réalisatrice, qui s’était également fait connaitre par la série « Fleur Bleue » (disponible sur mycanal) avec son compère Martin Darondeau qui co-signe avec elle le scénario de « On ira ».


L’amour est sans doute l’essence première qui a contribué à l’idée de ce film


« J’ai commencé ce projet il y a sept ans, à la mort de ma grand-mère. Sa fin de vie a été assez triste, elle était très diminuée, et j’ai ressenti le besoin de corriger cela à l’écran. Je n’ai ni voulu en faire un film documentaire, ce qui m’a amené à faire des choix dans le scénario, ni voulu imposer aux gens ce qu’ils doivent penser de ce sujet, au contraire j’ai voulu leur donner l’opportunité de se poser des questions et de s’autoriser à en rire, car selon moi la mort fait partie de la vie !. Mon objectif, c’était surtout d’offrir à ma grand-mère une fin de vie à son image, plus joyeuse » confie Enya Baroux.


Objectif réussi, car de la joie il y en a, mais également toute une panoplie d’émotions qui permettront sans doute aux spectateurs d’encore mieux appréhender les enjeux pour la personne souhaitant mettre fin à ses jours et aussi pour son entourage.


Ce film offre un chemin pour avoir des arguments pour mieux se déterminer dans un débat qui risque encore de s’installer au moins pour quelques mois en France, tant qu’un texte ne viendra pas figer ce sujet. Un film au rythme fou, porté par des acteurs à la relation très fluide à l’écran.


Un casting dingue pour un premier film avec trois acteurs confirmés


Enya Baroux a réuni un tonitruant quator avec Hélène Vincent (Marie), David Ayala (Bruno) et Pierre Lottin -(David), tous trois nommés pour les derniers Césars 2025, complété par la découverte d’une pépite avec la jeune Juliette Gasquet (Anna) qui apporte toute sa fraicheur et sa candeur à l’écran.


« Il y a eu beaucoup de complémentarité entre les acteurs car beaucoup avaient déjà tourné ensemble. Hélène (Vincent) et Pierre (Lottin) s’étaient récemment croisés dans le film « Quand vient l’automne « (2024) de François Ozon, quand Pierre et David (Ayala) avaient partagé l’affiche et beaucoup de scènes en commun dans « Un triomphe »(2020) d’Emmanuel Courcol.

Les choses se sont progressivement mises en place pour le casting. Je voulais vraiment qu’Hélène incarne le rôle de Marie, en raison tout d’abord de la ressemblance avec ma grand-mère, et aussi parce que je savais qu’elle était déjà sensibilisée par le sujet après son rôle au côté de Vincent Lindon dans « Quelques heures de Printemps » (de Stéphane Brizé sorti en 2012). Je lui ai dit mon envie de traiter ce sujet en comédie et elle a été séduite par l’idée.

Ensuite, il y a eu le choix de Pierre que j’avais déjà croisé lorsque j’étais assistante de tournage, le fait qu’il ait travaillé avec Hélène et qu’ils s’appréciaient a été un vrai plus, comme pour David avec Pierre, pour être efficace sur un tournage dense sur vingt-cinq jours (au lieu des trente-cinq imaginés avant d’avoir le budget final) qui ne laissent peu voire pas de place à l’improvisation.

La dernière arrivée fut Juliette Gasquet, qui s’est très vite intégrée et ces quatres là ont très vite formés une famille à l’écran et en dehors » se rappelle Enya Baroux.


Une complicité et une osmose qui se ressentent à l’écran, pour un film où vous vivrez sans doute un véritable ascenseur ascensionnel, embarqué avec eux dans le camping-car, chacun avec son histoire, ses problèmes et sa pudeur. Nous avons le sentiment de vivre ce parcours avec eux.


Un parcours rempli d’embûches, de non-dits, de rebondissements, de prises de têtes et de moments de tendresse, un résumé de nos vies qui avancent, quelle que soit notre âge, et qui permet toujours d’être entourés par ceux que l’on aime.


Tous les personnages contribuent à cette alchimie, autour d’une Marie (Hélène Vincent) déterminée à ne plus souffrir et ayant choisi sa fin. Si celle-ci a des faux airs de Tatie Danielle au début du film, elle ira de surprises en surprises ensuite pour le spectateur.


Si Pierre Lottin est l’intrus de cette famille, il devient celui sans qui cette aventure n’aurait pu être possible, au volant du camping-car. « Une performance quand l’on sait qu’il n’a pas de permis de conduire, c’est la magie du cinéma ! » glisse la jeune femme. Une nouvelle fois, il s'affirme comme un facilitateur de scénario et de transmission de message des réalisateurs, ce qui explique sans doute qu’il se retrouve à raison de plus en plus souvent à l’affiche.


David Ayala joue avec beaucoup de simplicité et de sensibilité un fils un peu perdu, voire un peu naïf, qui lui aussi va faire le voyage d’une vie, partagé entre l’éducation solo de sa fille et la fin de vie de sa mère.


Juliette Gasquet électrise un ensemble avec et ses problèmes d’ados, avec le besoin parfois antinomique d’autonomie et celui d’être encore accompagnée. Un cocktail d’émotions à elle toute seule, avec parfois une dose de maturité qui la place d’égal à égal avec les autres personnages.


Toutes les aventures de ces quatre-là se retrouvent accompagnées par une bande originale qui apporte également à la qualité du film. Nous aurions plein de choses à vous raconter à ce sujet mais l’évoquer serait trahir selon nous une partie de l’œuvre d’Enya Baroux, et nous ne prendrons pas ce risque pour vous permettre d’aller le découvrir par vous-mêmes.


En résumé, ce film a tout pour vous faire passer un bon moment.


« J’ai passé sept ans de ma vie sur la route seule avec ce projet, j’arrive (pour les avant-premières) et vous êtes là merci, j’espère que ce film plaira au plus grand nombre » conclut Enya Baroux.

 
 
 

Comments


Pour une future Newsletter

Merci

  • White SoundCloud Icon
  • White Facebook Icon
  • White Twitter Icon
  • White Instagram Icon
  • White YouTube Icon

© 2023 by DAILY ROUTINES. Proudly created with Wix.com

bottom of page