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Festival Au Fil du Son – Civray – Une soirée entre adieux et découvertes.

  • Franck Moreau
  • 29 juil. 2023
  • 9 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 août 2023


La météo de cette soirée du vendredi (à guichets fermés comme celle de ce soir) a sans doute inquiété jusqu’au dernier moment bon nombre des festivaliers voulant profiter d’une programmation particulière, mélange de découvertes et d’adieux, avec les arrêts déjà annoncés des Shaka Ponk et Lorenzo.


La musique, c’est la vie, et dans la vie nous sommes confrontés à ces cycles où certains partent alors que d’autres commencent leur chemin, cette symbolique accompagnera tous les spectateurs, de l’ouverture des « Picon mon amour » jusqu’à tard dans la nuit et aux dernières notes de l’époustouflant DJ « Vladimir Cauchemar » (ce sujet sera complété avec un résumé des prestations de tous les artistes de la soirée).


Il y a donc eu d’abord du soulagement, en voyant la clémence d’un ciel ayant déversé des litres d’eau sur Civray et ses abords jusqu’à la fin d’après-midi, puis ensuite un maximum d’émotions grâce à la subtile programmation du soir de Grégoire Renaudon et l’équipe du Festival.


Notre présence sur le Festival prenait fin avec cette deuxième soirée, l’occasion de remercier toute l’équipe d’organisation pour nous avoir ouvert la porte, nous permettant de vivre des échanges qui nous seront utiles pour continuer à grandir par la suite.


Le duo Picon mon amour a chassé la pluie


Invités de dernière minute, le détonant duo lozérien a commencé son tour de chant alors que quelques gouttes tombaient encore sur le site du Festival Au Fil du Son.


La légende de cette édition 2023 retiendra peut-être que leur énergie et leurs sourires auront chassé les derniers nuages pour admirablement lancer cette deuxième soirée de festival, et permettre au public de concentrer leur regard sur les deux scènes plutôt qu’à scruter les nuages au-dessus d’eux, voire de chercher un abri de fortune, et c’est heureux.


Le couple, à la vie comme à la scène, dévoile tout…et plus encore, avec un savant mélange d’humour et de musique. Une alchimie qui créé les conditions pour les découvrir et se divertir avec eux.


Jojo a un léger accent qui rappelle un peu celui de François Damiens, ce qui peut renforcer le ressort comique durant la prestation. Laurene complète le groupe avec une verve qui accompagne le public de bout en bout.


Leur proposition musicale est renforcée par ce comique qui jalonne les morceaux et réserve quelques surprises de bout en bout.


De quoi peut-être vous motiver à regarder leurs prochaines dates pour les découvrir, comme le public civraisien en a eu la possibilité, avec une belle rencontre qui s’est prolongée en toute simplicité jusqu’au merch’



Le voyage de Marina Satti


Alors que la foule continue d’affluer du fond du site pour se rendre aux espaces de restauration ou se répartir des scènes, c’est au tout de Marina Satti d’apparaitre sur la grande scène, pour un moment qui nous a projeté sur les bords de la Méditerranée ou Egée.


L’auteure-compositrice-interprète grecque a proposé des compositions que l’on aurait pu découvrir lors d’un voyage dans cette zone.


L’ambiance est légère et souriante, et continue de monter petit à petit.


La musicalité s’apparente à celles que nous pouvons trouver sur un concours de l’Eurovision.

Sur un morceau, des sonorités orientales se feront entendre…faisant onduler en réaction les plus souples et les plus téméraires dans le public.


Marina Satti improvisera même un court de chant pour permettre aux spectateurs de les accompagner sur le titre suivant, avec des renforts de cornemuses et percussions renforçant ce souvenir de musiques du monde qu’elle porte avec sa troupe.


Fin du voyage, salut, et merci à Marina pour la prestation et à la programmation pour cette belle découverte.


Délices signés Miel de montagne


C’est un petit phénomène qui enchainera après la prestation de l’artiste grecque.


Un petit phénomène s’appuyant sur un personnage autorisant pas mal de facéties, suscitant la curiosité et s’attirant la sympathie de l’assistance, comme peuvent le faire des artistes comme Maxence ou encore Julien Granel, dans cette nouvelle scène française.


Bondissant guitare à la main, avec ses musiciens en retrait, il énergisera le public au pied de la scène, pour les provoquer avec sa tenue de scène, voire une partie de son anatomie (mais chut, nous garderons la référence pour permettre au plus curieux d’aller la découvrir).


Avec un personnage de scène comme cadre, Milan (le chanteur de Miel de Montagne) continuera de butiner dans son répertoire, en offrant le meilleur nectar à un public venant s’agrandir autour de la ruche de ce groupe.


Parmi ce nectar, le groupe défendra son dernier titre « Summer Love », sorti courant Juillet, qui fera le bonheur du public aussi bien à entendre qu’à chanter.


Nous avons aussi déjà repris l’anecdote d’Arnaud et de son flamant gonflable, sur lequel Milan naviguera en fin de concert, mais Marius, jeune conducteur ayant récemment réussi son permis, aura également été mis à l’honneur et invité à monter sur scène (« laissez-le monter c’est mon cousin ») avec l’artiste.


On en déduit que ce partage fait sans doute partie de l’ADN du groupe, pour un moment décalé et un peu déjanté, des moments qui permettent de se déconnecter et d’oublier le reste, ce qui vient ajouter à la performance musicale.


Avant de quitter la scène, Milan s’essaiera donc au bain de foule, sympathique hommage au Shaka Ponk passant juste après lui, la foule s’étant déjà massé devant et tout autour de la scène A.


Shaka Ponk, à jamais dans les « corazon »


Avec la sortie en 2023 de leur dernier album éponyme, les Shaka Ponk ont également communiqué sur la fin de leur aventure musicale pour se consacrer pleinement à leurs engagements environnementaux, que l’on peut retrouver notamment sur les réseaux, pour sensibiliser le plus grand nombre sur la protection de la planète et de ceux qui la composent.


En conséquence, c’est aussi la dernière tournée et ce sont les dernières occasions de profiter de leur énergie.


Nous avions eu l’occasion de les voir, en tribunes, aux Francofolies de La Rochelle en 2018, et de voir cette énergie qui se dégageait et imaginer l’expérience vécue par ceux présents dans la « fosse » ce soir-là.


Avant que le spectacle ne commence, il y a déjà une forme de nostalgie, voire une forme de tristesse. Ce groupe fait partie de la légende musicale française et internationale, et il va tirer sa révérence. Cette tristesse est celle qui n’apparait pourtant qu’après le décès d’un artiste. Fort heureusement, ni Frah ni Sam ne sont morts, mais il faudra faire avec l’héritage de l’ensemble des albums qu’ils nous laissent c’est ainsi.


L’arrêt annoncé du groupe donne comme un élan supplémentaire, pour en profiter et ne pas en perdre une miette, et nous rappelle que la vie est courte et qu’il faut profiter donc de leur présence.


Le show commence, et il sera grandiose du début à la fin.


Grandiose par la scénographie, grandiose par le partage entre le groupe et le public, grandiose par cette connexion générale, semblant aller au-delà du site civraisien.


Un spectacle interactif, partageant à la fois tout le respect et l’amour entre le public et le groupe, mais aussi l’ensemble des messages militants portés par ce dernier.


« Aujourd’hui en France, être différent est la plus belle des choses ! » lancera Frah au début du show, avant d’inciter les gens à se lâcher un peu plus. « En face de moi, il n’y a pas de spectacle Civray ! ».


Et le spectacle montera en intensité…


Le message de Frah sera rapidement entendu, ce dernier demandant un « petit chemin pour une danse spéciale » et prévenant les plus sensibles « il faut partir d’ici ».

Le chemin fait, Frah au milieu de la foule fera tourner autour de lui ses fans. La Terre de Civray donnera la sensation de faire remonter son énergie par nos jambes, même les plus éloignées de ce cercle, comme pour saluer elle aussi la prestation des deux chanteurs, et l’osmose avec le public.


Le bonheur n’était pas pour plus tard, il était là à Civray avec Sam et Frah, leurs musiciens et les 26 choristes apportant une dimension et une émotion supplémentaire. Un show grandiose mettant des étoiles dans les yeux, qui n’en finira plus de délivrer ces messages.


Frah appuiera cette sensation :


« Le moment présent et l’environnement, c’est le plus important, n’oublie pas ça », dédicaçant cette devise à une petite fille juchée sur les épaules de son papa. « N’oubliez pas ça, sur cette magnifique planète » complètera-t-il à destination de l’ensemble du public.


Le show finira de se dérouler apportant son lot de messages d’amour :


« Le meilleur groupe ici, c’est toi mon ami », et « Bye bye baby, muchas gracias and good luck » seront les principaux, après que le groupe ait fait « un tout petit peu de bruit, de bruit joli, sympathique … ».


Un joli bruit qui ne se fera bientôt plus entendre, même si nous ne pouvons qu’espérer que le groupe revienne sur sa décision, tant il aura fait vibrer sur cette deuxième soirée civraisienne



Aloïse Sauvage la voltigeuse


Difficile tâche que de succéder à Shaka Ponk et de précéder un Lorenzo lui aussi en pleine tournée d’adieux.


Quel que soit l’endroit, ce défi était périlleux, mais la jeune artiste a su le relever avec à la fois beaucoup d’humilité et de simplicité avec une performance vocale et athlétique remarquable et remarquée.


Une performance mélange de calme et de haute intensité, dans un show visuel qui lui permet d’apporter une dimension supplémentaire à Suzane qui était sur la même scène la veille.


Un mobilier de scène et une énergie lui permettant une fantaisie supplémentaire par rapport à son ainée, dans une perpétuelle recherche d’équilibre, au sens propre comme au sens figuré (votre curiosité vous poussera sans doute à la voir en live pour comprendre cette allusion).


Cette jeune artiste suit son fil, telle une funambule qui avance vers son futur succès. Elle délivre ses chansons et ses mantras à destination du public avec beaucoup de bienveillance, allant ensuite à la rencontre des curieux et de ceux qui auront apprécié sa performance au merch’.


Des minutes après le spectacle, ses cheveux humides témoignent encore de son engagement sur scène, Aloïse ne triche pas, et vous aurez peut-être l’occasion d’en juger bientôt par vous-mêmes.


Lorenzo (presque) comme d’hab’…


Comme les Shaka Ponk, Lorenzo a récemment annoncé sa mise en retrait et la fin de sa carrière artistique.


Son passage à Civray lui donnait donc l’occasion de faire un pot de départ avec son public, accompagné de Rico, Hijo… et ses autres comparses sur scène.


Le hasard a fait que Lorenzo était également sur scène ce soir de Francofolies 2018 où nous avions vu Shaka Ponk. A l’époque, nous devons avouer que nous étions un peu moins érudit sur ce phénomène scénique, qui avait déjà visiblement attiré bon nombre de fans, si l’on en jugeait les tenues vestimentaires avec des chemises à fleurs (ou équivalent) et surtout tous les bobs portés en couvre-chef dans le public.


A l’époque, il nous avait laissé l’image d’un extra-terrestre, une image dont il jouait pleinement d’ailleurs jusqu’à sa mise en scène.


Alors forcément, nous avions compris que Lorenzo, c’était du son c’est vrai, mais au-dessus de ça un personnage et un univers pour entrainer dans son sillage jeunes et moins jeunes pour une prestation qui offre très peu de répit, et qui passe très vite.


Une règle qui s’est de nouveau vérifiée sur le Fil du Son 2023. Tous les ressorts sont présents et finement utilisés pour faire chanter, sauter, crier, bouger les bras et plus encore.


Les têtes coiffées de bobs remuent avec des mains passant le plus souvent au-dessus de ce précieux accessoire pour les fans de l’artiste et de sa bande.


« Ricomètre » explosé, canon à mousse, Tony Corrida en guest, le maitre de cérémonie Lorenzo a gaté son public, lui livrant au moment du final une phrase sonnant un peu comme un souhait pour tous ses fans : « N’écoutez personne et profitez de la vie ! »


Des mots qui auront ponctué un show haletant où chacun aura pu prendre un dernier plaisir avec cet artiste. Merci pour tout, et bonne chance pour la suite à lui aussi.


SIERRA en sons et lumières


Cela faisait longtemps déjà que la nuit était tombée sur Civray, et l’ensemble des artistes précédents avaient apportés leur lot d’étoiles, de surprises et d’émotions à tous les festivaliers.


Mais la nuit n’était pas finie, mais il nous fallait une guide pour basculer sur la fin du programme.


Et cette guide fût SIERRA, avec sa proposition musicale originale et teintée elle-aussi d’une très belle énergie.


Derrière ses instruments, elle a fait tomber une pluie de sons cristallins qui nous ont transporté et presque invité à lever la tête pour tenter d’apercevoir les étoiles.


Un set généreux, déjà référencé, qui lui permet régulièrement depuis des années de sortir de l’Hexagone pour en faire profiter le plus grand nombre.


Vladimir Cauchemar en bouquet final


Pour clôturer les belles soirées, on tire parfois des feux d’artifice, et Vladimir Cauchemar ne s’est pas échappé pour faire partir ses fusées musicales dès les premières notes de son show.

Les fêtards restant et déterminés à profiter de la soirée jusqu’au bout se sont massés devant la grande scène pour ne rien rater de la mise en scène du DJ rémois.


Nos ainés avaient le grand mime Marcel Marceau comme référence pour faire passer les émotions sans dire un mot, juste en faisant passer ses émotions avec les différents rictus de son visage et gestes nous permettant de comprendre son message.

Ce qui frappe avec Vladimir Cauchemar (et peut-être les autres DJ masqués comme Sound of Legend par exemple), c’est sa capacité à transmettre avec ses sons et sa mise en scène quelque chose qui s’apparente aux émotions transmises jadis par le grand mime.


Certes l’époque a apporté son lot d’évolution avec son lot technologique, mais l’impression laissée par la musique, les grands écrans, les lasers et l’animation du DJ laissent pantois, tant tout cela parait simple alors que cela cache sans doute une masse insoupçonnée de travail.


Vladimir Cauchemar enchaina titres sur titres pour le plaisir des oreilles de festivaliers, qui pouvaient à la fin de son show rentrer chacun de leurs côtés, pour aller classer durant ce qu’il restait de nuit toutes les belles images offertes par l’organisation et les artistes de ce Au Fil du Son 2023.



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